Six siècles de vie religieuse

Bâtie sur un ancien cimetière mérovingien datant des V-VII siècles, l’abbaye de Saint Victor est une institution religieuse de femmes. Du XII au XVIII siècle, elle est en partie détruite par les guerres de Louis XIV et en 1784, les soldats français de l’armée de la Révolution la réquisitionnent. C’est à ce moment-là que les soeurs quittent définitivement l’abbaye. Quelques vestiges des constructions de l’époque sont encore visibles aujourd’hui : le porche d’entrée et le bâtiment principal qui abrite la partie administrative de l’école.

D’abbaye à école d’agriculture

Au XIX siècle, l’agriculture va connaître de nombreuses mutations, notamment grâce aux progrès de la science. Citons, par exemple, la suppression de la jachère, l’élimination des céréales pauvres au profit de
froment, l’utilisation d’engrais chimiques, les vaccinations préventives du bétail grâce à Pasteur… Sans oublier le développement et le perfectionnement de la mécanisation : la moissonneuse à disque, la moissonneuse-rabatteuse, la moissonneuse-lieuse à fil de fer, la batteuse-vanneuse qui permet à la fois le battage et le nettoyage des grains… Ces prouesses techniques s’accompagnent d’une politique agricole et le Ministère de l’agriculture en Belgique voit le jour en 1884. L’agriculture devient donc une science qui doit s’apprendre dans une école spécialisée.

Voici d’ailleurs ce qu’on peut lire dans le rapport sur l’administration et la situation des affaires de la ville de Huy pendant l’exercice 1890-1891 : « … il est indispensable d’enseigner aux travailleurs du sol les éléments
d’une science qui, seule, peut aider à rémunérer convenablement le travail du cultivateur en lui fournissant les moyens de lutter avec succès contre une concurrence étrangère, ruineuse et toujours croissante. ».

C’est donc le 13 novembre 1886 que naît « l’École d’Agriculture ». A l’époque, c’est un fermier d’Ahin qui a mis à disposition des professeurs et des élèves, des terres, du matériel et son cheptel. Cet enseignement
pratique a perduré car, aujourd’hui, notre école travaille en partenariat avec le Centre des Technologies Agronomiques de Strée (CTA).

Depuis sa création, l’école a évolué. Sont venues s’ajouter différentes options : Sciences appliquées, Humanités sportives, Langues modernes… Elle a changé aussi plusieurs fois de nom, mais celui qui restera à jamais gravé est celui d’ITCF : Institut Technique de la Communauté française en 1989, surnommée l’Agri.

En 2017, par décision ministérielle, nous fusionnons avons l’Athénée de Saint-Georges et devenons l’Athénée Royal Agri Saint-Georges.

Les bâtiments

Si vous déambulez sur le site de Huy, vous apercevrez quelques joyaux
architecturaux :

• Le porche d’entrée, tout en pierre de taille, érigé par l’abbesse Lutgarde de Mottet en 1724. Il a servi d’infirmerie pendant de nombreuses années. Maintenant, il est occupé par la conciergerie.
• Le bâtiment principal à façade à claveaux a subi de nombreuses modifications, notamment lors des travaux d’aménagement du pensionnat en 1890-1900, ou lors du bombardement US le 18 août 1944, si bien qu’aujourd’hui, il se rapproche plus du style primitif. Sur le pignon sud, on peut y voir un cadran solaire qui porte la devise de l’ancienne abbaye : « Il est toujours l’heure de faire le bien .».
• Le Ponton est un pavillon classé en 1933 par la Commission des Sites et Monuments. De style Renaissance mosane, cette construction a subi plusieurs restaurations et a joué divers rôles : un atelier mécanique agricole, un hangar pour les machines, un logement pour le jardinier,… Actuellement s’y trouvent les bureaux du Centre Psycho-Médico-Social.
• Le bâtiment d’inspiration « Art déco » qui longe la rue Saint-Victor fut construit en 1938-39. Aujourd’hui, on y compte une dizaine de classes de cours.